Politiquement correct... et (surtout) incorrect

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CHM 7-8. Souvenirs de déplacements - Tours pour toujours

C'est l'histoire d'un mec...

Souvenirs de déplacements


Il n’y a pas eu que le déplacement de Geispolsheim effectué en avion. Nous avons pris le même mode de transport pour aller à Sainte Savine, à côté de Troyes. Cette fois nous sommes passés par Paris. Le match ayant été avancé à 18 heures, nous sommes revenus à Paris immédiatement après… mais pas pour dormir ! Dans les voitures les filles préparaient une sortie qui, pour certaines, s’est prolongée très tard dans la nuit… Bref, le lendemain, il y avait des paupières lourdes.  
Là encore, le retour n’a pas été simple. Barbara et Marine F. repartaient vers Marseille pour rejoindre l’équipe 2, l’une comme coach, l’autre comme joueuse. Elles ont atterri à… Hyères à la suite d’un « surbooking ». 
Les autres ont pris place à bord d’un avion qui est finalement parti avec plus de deux heures de retard. Au dernier moment il a fallu changer un pneu du train d’atterrissage. On s’est occupé comme on a pu, étant entendu qu’il n’y a pas grand-chose à faire dans un avion qui plus est bondé. Par contre, c’était le jour de Pâques et il a fallu décommander tous les rendez-vous de midi prévus de longue date.

Globalement, les  déplacements de l’équipe première ont rythmé ma présidence tout comme ils avaient rythmé auparavant celles de Hubert et Henri, mes deux prédécesseurs. Ils ont représenté pas mal d’heures de route en raison de notre situation géographique, à un bout de la France, alors que la plupart de nos adversaires se situaient vers le centre du Pays et même au-delà,  excepté la dernière saison de NF2 avec deux clubs de Monaco, Saint Laurent et Nice. Du coup ce sont les autres clubs qui n’étaient pas très contents !
D’une manière générale nous partions vers 9 heures et revenions entre 3 et 5 heures du matin le lendemain. Mais il nous est arrivé quelques fois d’arriver bien plus tard, 6H30/7 heures… ce qui faisait finalement le bonheur de mon épouse car je lui ramenais le pain frais et les croissants !
Une fois, nous sommes mêmes rentrés vers 10 heures… mais par ma faute. Le départ se faisant de Nice (où résidaient la plupart des filles), nous y étions allés avec le minibus du club. Le problème, c’est que j’ai oublié d’éteindre les lumières. Quand nous sommes revenus, la batterie était à plat et un Diesel ne démarre pas lorsqu’on le pousse, même en pente. Il a fallu appeler Manou – à l’époque dirigeante et aussi assureur du club – qui a alerté un service d’assistance. Evidemment, tout cela a pris pas mal de temps et nous avons attendu, stoïques dans le froid du petit matin. Heureusement il ne pleuvait pas.

Les plus lointains de ces déplacements ont été au dessus de Lyon (Bourg en Bresse, Chalon sur Saone) mais le pire du pire a été Beaumont, juste à côté de Clermont-Ferrand. Déjà on n’en voyait plus la fin à l’aller. Alors au retour !!! Passe encore quand tu avais gagné mais si en plus tu ramenais une défaite, c’était vraiment pas la joie. A Beaumont, d’ailleurs, nous avions perdu à la suite d’une décision arbitrale comme, malheureusement, on en subit souvent en déplacement.
A Voiron, une fois, nous avons failli ne pas repartir. La neige s’était invitée pendant le match. Plus exactement il y avait une légère pellicule à notre arrivée (permettant une rapide bagarre de boules entre les filles) et les chutes  se sont amplifiées pendant le match. Repartir n’a pas été simple du tout. On a même vu le moment où l’on devrait coucher sur place. Le chauffeur, lui, voulait rentrer… et il y est parvenu. L’épisode aura quand même fait une victime : un sanglier qui s’était jeté sur notre car.
Hormis ces déplacements longue distance qui étaient véritablement une corvée, j’ai pris beaucoup de plaisir à accompagner l’équipe. C’étaient des journées « hors du temps », presque 24 heures loin des soucis du quotidien, l’occasion aussi de se reposer et de se « vider la tête ».

Les premières années nous avions un car-couchettes. C’était très bien… mais très cher ! Nous l’avons rapidement supprimé. Du coup, comme nous n’étions pas nombreux (une quinzaine de personnes au grand maximum), nous pouvions dormir en occupant les deux parties d’une même rangée de part et d’autre du couloir central. Bon, ce n’était pas super-confortable mais, personnellement, j’ai toujours bien dormi, au moins quelques heures. Le seul à ne pas profiter de cette opportunité a été René qui préférait rester assis. Il y avait aussi les filles qui amenaient un sac de couchage et s’allongeaient dans le couloir central. Autant dire que circuler dans le car devenait difficile, sauf à progresser en hauteur de siège en siège, exercice requérant une certaine agilité


Tours pour toujours



S’il y avait des endroits où je n’aimais pas aller, il y en a par contre beaucoup d’autres que j’appréciais en raison de l’accueil des dirigeants locaux.
La palme en ce domaine revient indéniablement à Laveyron. Pas grand monde en France connaissait probablement ce grand village d’un millier d’habitants qui a fait un parcours « à la Roquebrune » à une trentaine d’années d’intervalle, partant d’un niveau départemental pour se retrouver quelques années plus tard en Ligue Féminine ! Une ascension sans doute trop forte pour un club sans véritable assise locale qui a aujourd’hui disparu des radars. J’ai déjà eu l’occasion de le dire : le sport est trop dépendant de l’argent pour permettre longtemps des anomalies comme Laveyron… ou Roquebrune !
Les chemins de nos deux clubs se sont croisés quelques années en NF2 et, sportivement, ce ne fut pas la joie pour nous ! A chaque match nous sommes repartis avec une vingtaine de points dans les bagages. Je crois me souvenir que nous avions gagné une fois ou deux chez nous.
Laveyron, je l’ai dit, c’est un grand village de la vallée du Rhône qui a valu une belle controverse au sein du comité directeur entre René et moi. Lui affirmait qu’il était proche de Lyon, moi de Valence (ou l’inverse). Match nul : une équidistance parfaite !
Pour y aller, on quittait l’autoroute à Tain l’Hermitage, on prenait la RN7 sur une vingtaine de kilomètres, on tournait à droite et on arrivait dans un endroit… fort peu animé. Je me souviens d’un rond-point fleuri avec une décoration ciblée basket annonçant le match du soir. Mais au gymnase, quelle ambiance ! Car, bien entendu, c’était comble, au bas mot trois cents personnes encourageant à qui mieux mieux leur équipe. La malice de Laveyron, c’était d’avoir installé une « grosse caisse » pratiquement derrière le banc visiteur. Il était quasiment impossible de s’entendre aux temps morts, surtout avec un coach comme Babette dont l’organe vocal n’est pas le point fort. Même lorsqu’une nouvelle législation a imposé les locaux à gauche de la table officielle, Laveyron a obtenu une dérogation pour laisser les visiteurs à gauche… juste devant la fameuse « grosse caisse ».
Quoi qu’il en soit, la gentillesse des dirigeants… et la qualité du buffet d’après-match ont permis de largement compenser la frustration sportive !
Mais, évidemment, « le » déplacement que je n’oublierai jamais restera celui de Tours pour le Final Four achevé sur un titre de champion de France.
Si loin de Roquebrune, nous avions l’impression d’être une sorte de petit commando d’une dizaine de personnes en mission auprès de l’équipe et ses entraîneurs : les dirigeants (Pierrette, René, Antoine, Marco), « le » dirigeant d’honneur Denis, les parents de Pauline, de Marylène et de Barbara venus d'ici et là, et puis encore Andrea, le petit copain d’Elena, et les enfants de Cyril, Emilie et Jimmy qui, évidemment, avaient voyagé avec nous.
Je me souviens comme s’ils étaient survenus hier des heures qui ont précédé le match.
Après un petit échauffement et le repas, nous avions regagné notre hôtel pour la sieste. J’ai été incapable de la faire… et je n’ai pas été le seul !
Fred, même s’il affichait un grand optimisme de façade, était certainement aussi inquiet que les autres. La preuve ? Entre 13 et 14 heures il est resté sur la terrasse de l’hôtel. Et il n’a même pas évoqué la possibilité de jouer aux cartes. Ce qui, au demeurant, lui a probablement valu d’éviter une humiliation… mais c’est une autre histoire !
Même René qui, en raison de son (très) grand âge, a vu beaucoup de choses au cours de sa longue existence, était tendu à l’extrême, pâle au point de nous inquiéter. Et Pierrette, visage fermé, ne valait guère mieux… Denis et Antoine avaient trouvé la parade pour évacuer la pression : dormir dans la voiture. Quant à Marco, il avait laissé son enthousiasme habituel dans le minibus, (presque) aussi silencieux qu’Andrea…
Pour tout dire, avec le recul, il n’y a pas vraiment eu de match tant nous avons été supérieurs.
Cette rencontre, je l’ai suivie (et relatée sur le live) loin du banc, installé seul devant mon ordinateur. Et malgré le temps qui passait, malgré l’écart qui grandissait, je ne parvenais pas à croire que l’on allait gagner. Il m’a vraiment fallu attendre les deux-trois dernières minutes pour me libérer un peu. A la sirène, j’ai passé plusieurs minutes au téléphone tandis que débutait la fête sur le terrain avec plein d’images fortes comme celle de Barbara, juchée sur les épaules de Fred pour découper le filet de l’un des paniers.
Puis, dans le vestiaire, le champagne a coulé et Cyril dont on connaît pourtant l’art habituel de la parole, avait du mal à articuler.
Bref, des moments intenses, inoubliables… J’y repense souvent avec toujours la même émotion.

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