Manou-Isa-Gillou-Antoine
J’ai évoqué la forte érosion constatée parmi nos joueuses
avec ces chiffres ahurissants : sur 65 jeunes filles recensées des U11 aux
U17 lors de la saison 2011/12, il n’en reste plus que 12 cette année !
Moins d’une sur cinq ! En cinq ans…
Mais cette érosion concerne aussi les dirigeants, ceci
expliquant d’ailleurs peut-être, sans doute, cela.
Dans le comité directeur qui, en 2003, me fit l’honneur de
me confier la présidence se trouvaient Jean-Pierre, l’unique témoin de la
grande époque du club, Anna, Manou, Delphine, Henri, Hubert, Claudine, Michel,
René, Pierrette et Valérie. Lorsque je suis parti, seules restaient les deux
dernières. Deux sur onze ! La proportion est quasiment la même que celle
des joueuses.
Tous ces départs se sont étalés dans le temps pour de
multiples raisons, d’autres dirigeants sont arrivés, puis repartis. Mais les
remaniements incessants ont fini par saper l’harmonie du groupe qui, à l’orée
2000, d’abord sous la conduite d’Henri puis de la mienne, avait souhaité
prendre le relais d’une autre équipe dirigeante frappée par l’usure du temps
comme l’a été celle que je conduisais.
Au total, une bonne trentaine de personnes ont appartenu au
Comité Directeur. Toutes ont donné le meilleur d’elles-mêmes et ont contribué à
assurer la pérennité du club.
* * *
Une, en particulier, a marqué de son empreinte les premières
années de ma présidence, Manou.
En fait, elle était la
« femme-orchestre » de RCM Basket à qui l’on pouvait tout demander.
Au tout début des années 2000, elle était encore joueuse au sein d’une équipe
« senior 2 »… qui portait bien son nom ! L’ossature était
constituée de quadragénaires qui allaient plutôt vers la fin de la décennie et
Manou, la doyenne, n’était pas la moins ardente sur le terrain. Bon, c’est vrai
qu’elle n’y restait jamais très longtemps en raison des fautes sifflées contre
elle. Elle avait une mission précise : empêcher la meilleure joueuse
adverse de s’exprimer. Elle s’en acquittait… par tous les moyens et je pense
que certaines s’en souviennent encore !
Dirigeante, elle était la femme à tout bien faire et
s’illustrait dans l’art de quémander, que ce soit pour des lots destinés à la
tombola ou pour vendre les tickets de cette même tombola. Lorsqu’elle agrippait
un commerçant ou un spectateur, celui-ci n’avait qu’un seul moyen de se
débarrasser d’elle : donner.
Bon, c’est vrai, ce qu’elle ramenait n’était pas toujours
extraordinaire. Je me souviens notamment de steaks hachés que l’on faisait
cuire au barbecue lors d’un tournoi. A un moment, un est tombé par terre à la
suite d’une fausse manœuvre. Un chien est accouru, a reniflé la viande… et a
prestement tourné les talons sans s’en emparer. Mais bon, cela c’était
l’exception. Plus d’une fois Manou a rempli nos congélateurs.
Le départ de sa fille Laetitia dont les coaches faisaient un
usage très, très modéré en équipe première – ce qui était probablement assez
injuste – a finalement provoqué le départ de Manou. Elle a été remplacée,
jamais égalée dans son registre.
Isa avec Nadège, Patricia, Valérie et Pierrette lors d'une fête du club |
Gillou avec Sandra et Isabelle DLP |
Isa a excellé dans son rôle de secrétaire, Gillou a doté le club d’un site internet qui était certainement l’un des plus beaux (et des plus réactifs) de France. Qu’il ait un (tout) petit peu triché sur certains commentaires ne saurait ternir la qualité de son travail de « webmaster », travail d’autant plus remarquable qu’il s’agissait d’un hobby n’ayant rien à voir avec son métier d’ambulancier. Je suis persuadé qu’il aurait pu en remontrer à des informaticiens patentés.
Des désaccords sur la politique générale du club… et sur
Cyril ont finalement conduit à leur départ et même si d’autres dirigeants ont
pris la relève avec efficacité, il aura été dommageable pour le club de ne plus
pouvoir compter sur ce duo haut en couleurs.
Qui plus est, j’ai
perdu mon partenaire attitré à la belote lors des déplacements. Ces parties ont
occupé de nombreuses heures de route et, certains samedis, il y avait de
l’ambiance dans le car ! Au point de nous faire « gronder » par
les filles qui voulaient dormir… Je jouais le plus souvent avec Gillou et notre
adversaire préféré était Fred à qui nous avons infligé bon nombre de défaites
tournant à la déroute. Du coup il ronchonnait… ce qui ne pouvait évidemment que
provoquer nos quolibets.
* * *
Antoine (photo ci-contre portant le drapeau de Roquebrune avec Nadège) a été l’un de ceux à m’accompagner le plus longtemps.
En fait, j’ai sollicité une personne… et j’ai récupéré une famille ! Car
Randa, son épouse, n’a pas tardé à s’impliquer avec nous, abattant un énorme travail
à la buvette et agrémentant toujours nos buffets de quelques spécialités du
Liban, son pays d’origine (comme Antoine)
Jana, elle, jouait avant que son père n’intégrât le comité
directeur et j’ai maintes fois dit tout le bien que j’en pensais. Quant à Rayane,
le fils cadet, il ne pouvait évidemment pas jouer avec nous mais en qualité d’arbitre
il est devenu un pilier du gymnase. Sans les études, il aurait sans doute même pu
devenir un des meilleurs arbitres de la Ligue car il a cette qualité rare de
mettre son arbitrage au service du jeu. Et pas l’inverse.
Antoine a été avec moi un dirigeant exemplaire, toujours
souriant, toujours efficace, toujours présent. Avec en prime un sens de l’humour
qui lui permettait d’endosser dans un éclat de rire la casquette « d’Arabe
de service » (en raison de son origine) que je lui faisais
porter avec maints commentaires plus racistes les uns que les autres. Un
racisme « à la Coluche » il va sans dire !
Lors des fêtes de Noël, il était systématiquement chargé d’aller
faire le guet (qu’il travestissait, c’est le cas de le dire, en gay…) pour
annoncer l’arrivée du Père Noël. Rien que pour le plaisir de l’entendre
déformer le mot « Noël » de la même façon qu’il butait sur les « huit ».
Bref, le genre de personne indispensable dans la vie d’un
club à vocation familiale comme le notre.
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