C'est l'histoire d'un mec...
Marco et Agostino
Marco et Agostino
Agostino et Marco ont été, je l’ai dit, les deux rouages majeurs
de l’épopée des U17 en championnat de France.
J’ai connu Marco bien des années avant qu’il n’intègre notre
comité directeur. C’était alors en qualité de… Papa d’une Federica très
prometteuse qui a malheureusement rapidement cessé de jouer au basket pour
double cause de blessure et d’études (ce qui faisait effectivement
beaucoup !). Elle est aujourd’hui une « designer » dont on
reparlera certainement dans son domaine d’activités.
Ayant quitté le club qu’il présidait, Marco s’est tout
naturellement rapproché de RCM Basket et sa formidable énergie en même temps
que sa connaissance très « pointue » du basket ne pouvait nous
laisser indifférents ! Il a donc rapidement rejoint le comité directeur et
a su en très peu de temps se rendre indispensable. Bon, c’est vrai, Marco c’est
comme le lait sur le feu : il faut toujours le surveiller ! Il met en
effet tant d’enthousiasme dans ses actions que, parfois, il se laisse emporter…
A partir du moment où l’on a trouvé le bon « mode d’emploi », la
présence d’un tel dirigeant est une
richesse pour un club car, malheureusement,
il est de plus en plus rare de trouver des gens capables de tant
s’investir simplement par passion. Une passion qu’il mettait dans tous ses
actes au point de se blesser assez sérieusement en chutant lors d’une de nos
fêtes de Noël où il incarnait Marcocelix, l’Obelix de RCM Basket, dans une
parodie de la célèbre BD.
Agostino façon Disco lors d'une de nos Fêtes |
Marco a donné une « touche » italienne au club en
étant notamment à l’origine de plusieurs « pasta parties » lors de
nos manifestations. Je me souviens d’ailleurs très bien de la première. Il nous
avait préparé des pâtes « al dente »…. à l’italienne, c'est-à-dire
immangeables pour des Français ! Par la suite, j’ai exigé de goûter avant
de servir.
Agostino est très différent, physiquement, mentalement. Mais
lui aussi a su mettre une énergie folle dans sa mission de dirigeant. Ce n’est
pas par hasard que nous lui avions confié le rôle d’Asterix qualifié par son
créateur de « petit guerrier à l’esprit malin et intelligence vive ».
Avec une touche de jésuitisme façon Mazarin (qui était transalpin comme chacun
sait).
Nous avons partagé la dernière année de ma présidence et il
n’y a jamais eu le moindre désaccord entre nous deux, même lorsqu’il s’est agi
de prendre des décisions graves.
Il avait largement
les qualités (et la volonté) de prendre ma succession. Malheureusement ses
activités professionnelles le contraignirent à renoncer comme avait renoncé,
pour les mêmes raisons, Henri auquel j’avais succédé. Gérer un club
relativement important (par le niveau de compétition atteint) nécessite une
disponibilité qu’un « actif » ne peut pas toujours avoir, sachant que
ce club n’a pas un employé rémunéré.
D’où, bien souvent, des retraités ou des personnes sans emploi aux
postes-clés que sont la présidence et le secrétariat. Dommage.
Nous avons partagé beaucoup de bons moments ensemble mais le
plus inoubliable restera assurément cette soirée vécue à Vintimille.
Tout a commencé au gymnase lorsque fut prise la décision
d’organiser un repas à l’intention des cadettes pour les féliciter de leur beau
parcours. Agostino se proposa de faire la réservation dans un restaurant qu’il
connaissait bien.
Au jour et à l’heure dite, un groupe de vingt personnes se présenta donc
au restaurant.
Agostino
s’avance vers la réception en indiquant « j’ai fait une réservation hier
soir pour 20 personnes. Nous voici ».
Tête
de son interlocuteur qui jette un regard désespéré sur une salle plus que
bondée et ne peut que répondre : « vous êtes bien sur d’avoir
réservé ? »
Agostino,
sur un ton (légèrement) excédé : « parfaitement. C’était hier vers 19
heures et j’ai parlé à Oswaldo ».
« Heu,
Monsieur, ce n’est pas pour vous contredire ou vous manquer de respect, mais il
n’y a pas d’Oswaldo dans notre établissement… »
« C’est
une plaisanterie ? » demande Agostino.
« Pas
du tout monsieur. Je vous dis simplement qu’il n’y a pas d’Oswaldo dans notre
établissement ».
« Mais
ce n’est pas possible ! Attendez un instant… »
Agostino
ressort, empoigne derechef son téléphone, consulte nerveusement l’historique
des appels, retrouve le numéro appelé la veille et le rappelle aussitôt.
Et
qui répond ? Oswaldo ! Himself.
« Vous
avez fait quoi de ma réservation ? On vient de me dire qu’il n’y a plus de
place… »
Oswaldo :
« Mais pas du tout. On vous attend. Vous êtes où ? »
« Ben,
devant la porte »
« Impossible,
je ne vous vois pas »
« Mais
ce n’est pas possible, un groupe de vingt ça se remarque ! Vous êtes bien
les deux Palmiers à Vintimille ? »
-
« Ah non, pas du tout. Ici c’est « chez Oswaldo » à Cagliari en
Sardaigne »…
Eh
oui, dans sa précipitation la veille, Agostino avait confondu les deux
restaurants qui se suivaient dans sa liste de contacts…
Nous avons finalement tous pu manger aux Deux Palmiers après
une petite attente mais, bien évidemment, les sarcasmes ont plu sur Agostino.
Longtemps.
Comme Henri en d’autres temps, Agostino avait les larmes aux
yeux lorsqu’il a rendu publique sa décision de renoncer à la présidence. Des
larmes de tristesse et de frustration. C’est la vie… et c’est parfois très dur. En ce qui me concerne, j'ai été heureux de travailler avec lui et je ne peux lui dire qu'une chose: "Merci pour ces moments"... comme dirait une certaine personne!
Hommage à Jean-Pierre
Au fil de ces souvenirs, les noms de plusieurs dirigeants ont déjà été évoqués. Mais pas celui du plus emblématique d’entre tous, Jean-Pierre Fasiolo.
Jean-Pierre formait avec Paul Berio - entraîneur de l’équipe première durant plusieurs années - et Jacky Valgelata un irrésistible trio qui a su amplifier le mouvement initié par Roger Furgeri dans les années 70.
Hommage à Jean-Pierre
Au fil de ces souvenirs, les noms de plusieurs dirigeants ont déjà été évoqués. Mais pas celui du plus emblématique d’entre tous, Jean-Pierre Fasiolo.
Jean-Pierre et Paul Berio... |
Jean-Pierre et Jacky Valgelata entourant Jean Peregrini, maire de Roquebrune |
Jean-Pierre formait avec Paul Berio - entraîneur de l’équipe première durant plusieurs années - et Jacky Valgelata un irrésistible trio qui a su amplifier le mouvement initié par Roger Furgeri dans les années 70.
Les soirs de matches, il y avait deux spectacles au
gymnase : celui du match et celui de nos trois lascars juchés sur la
mezzanine qui savaient mettre une « pression » de fou sur les
arbitres et éventuellement les joueuses adverses. Il faut dire qu’avec un
physique de rugbyman et des voix de stentor, ils avaient les qualités
nécessaires. Avec en plus, bien entendu, une absolue mauvaise foi ! Comme
ce soir où, dans les derniers instants d’un match, ils saluèrent une faute
sifflée à une joueuse parisienne d’un retentissant « eh bien c’est pas
malheureux, elle fait ça depuis le début ». A cette petite nuance près que
ladite joueuse venait tout juste de faire son apparition sur le terrain…
Jean-Pierre avait aussi l’habitude de se placer à proximité
de la caméra filmant le match, caméra dotée d’un micro. Ce qui permettait, au
visionnage, d’écouter ses commentaires dont un jour un « oh non, pas
elle ! » marquant sa désapprobation du choix de l’entraîneur de faire
rentrer une joueuse.
Lorsque je suis arrivé au Comité Directeur fin 1998, Jean
Pierre Fasiolo était encore là et il m’a accompagné (et encouragé) durant
quelques années encore avant de s’éloigner tout doucement du gymnase en raison
d’une longue maladie qui le taraudait.
Les deux dernières années, on ne le voyait plus guère que
pour les matches joués par les Cadettes France puis par l’équipe de Nationale
3. Mais c’était surtout en qualité de grand-père fier de venir encourager ses
deux petites filles Charlotte et Marion Loaso.
C’était en quelque sorte un retour aux sources pour
quelqu’un qui avait été, dans sa jeunesse, un excellent footballeur portant
avec fierté le maillot de l’AS Roquebrune-Cap-Martin, et qui était venu au
basket comme beaucoup d’autres papas : afin d’accompagner sa fille Corinne qui
fit partie de la toute première équipe roquebrunoise poussine en 1971 !
Il ne savait pas, à cette époque, qu’il débutait une «
aventure » qui allait durer plus de trente ans et faire de lui l’emblème du
basket roquebrunois. Et un personnage incontournable du basket azuréen.
Tandis que Corinne s’illustrait sur les parquets, lui
travaillait en coulisses avec autant d’opiniâtreté que d’efficacité. S’il
occupa lui-même le poste de président, il fut surtout un « homme de l’ombre »
oeuvrant aussi bien auprès de ses prédécesseurs (Olivier Marfaing, Robert
Furgeri) que de ses successeurs. Tous respectèrent son expérience et sa
parfaite connaissance du basket. Il était un « dirigeant » mais il savait, au
premier coup d’œil, déceler un talent naissant. Et c’était probablement sa plus
grande force.
Conteur infatigable, il aimait évoquer les mille anecdotes –
parfois croustillantes ! – qui émaillèrent les trois décennies de son
engagement total auprès du club. Il le faisait avec une truculence basée sur
une voix rocailleuse (le tabac…) et parfois un inimitable zozotement à nul
autre pareil.
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