Même si j’ai évoqué quelques joueuses et entraîneurs au
détour de ces souvenirs, j’ai – logiquement – consacré le plus grand espace à
mes amis dirigeants. Sans eux, je l’ai dit, rien n’aurait été possible.
Il n’en demeure pas moins vrai que les joueurs et joueuses
sont l’essence même d’un club sportif comme le nôtre.
Des joueuses, j’en ai vu défiler une bonne cinquantaine tout
au long de ma présidence. Plus quelques filles « du cru » appelées de
temps en temps pour de brèves apparitions.
On est en fait là au cœur du problème, à savoir une sorte
d’escroquerie intellectuelle sur la puissance réelle du basket purement
roquebrunois. Le club s’était effectivement bâti sur des joueuses du club, une
histoire aussi extraordinaire qu’exceptionnelle. Mais, dès son accession à la
NF1, il a fallu recruter pour rivaliser. Et le mouvement ne s’est jamais arrêté
par la suite, même lorsque Roquebrune s’est retrouvé en NF2. Ne pas le faire
aurait rapidement ramené le club à un échelon inférieur. Ce qui, finalement, se
produit actuellement !
Marine: la passion du basket |
Je l’ai déjà dit : la formation des jeunes est une
douce utopie. Du moins dans un club de notre dimension. Avec 200 filles, on
pourrait faire une réelle sélection, faire travailler les meilleures et les
préparer à intégrer un niveau national. Avec une centaine seulement, c’est
mission impossible, sachant en outre l’« érosion » à laquelle on doit
faire face au fil des ans.
L’année du titre, nous avions – à notre grande satisfaction
– plusieurs filles issues du club dans le groupe, Heidi, Marine, Elena, Jana.
Mais sans l’extraordinaire « cinq » formé de Barbara, Sarah,
Marylène, Pauline et Veronika, cinq filles venues de l’extérieur, nous
n’aurions pas été champions de France. C’est une évidence.
Si l’on excepte Heidi et, à un degré moindre, Marianne qui
avait pris une autre dimension à Brive où elle était partie pour ses études, aucune
des filles formées et/ou façonnées à Roquebrune n’a été en mesure de figurer
parmi les joueuses de base de nos équipes.
Je reste toutefois persuadé que certaines auraient mérité un
meilleur traitement et auraient peut-être même pu passer un cap avec un peu plus de confiance de la part
de leur entraîneur. Je pense tout particulièrement à Laetitia et Marine, deux
filles que j’ai véritablement imposées aux entraîneurs, étant entendu que je n’étais
plus maître, par la suite, du temps de jeu qui leur était accordé. L’une comme
l’autre tombèrent dans le même piège : comme elles ne jouaient pas
beaucoup, elles voulaient trop en faire lorsqu’elles rentraient… et
commettaient beaucoup d’erreurs qui les ramenaient sur le banc. Un cercle
vicieux. Qui plus est, l’une comme l’autre avaient des caractères « forts »
qui ne favorisaient pas un dialogue constructif avec le coach !
Une seule fois en cinq saisons, Laetitia a réellement pu avoir
un temps de jeu correct à la suite du départ, à mi-saison, de deux joueuses. Ses
stats, sans être exceptionnelles, s’en
ressentirent immédiatement. Mais était-elle véritablement une meneuse ? Il
y a souvent eu débat au sein du comité directeur avec notamment Jean-Pierre qui
soutenait que non. Je pense qu’il avait raison.
Finalement, lassée, Laetitia est partie renforcer un club
voisin. Comme cela s’est trop souvent produit.
Marine, elle, a tenu jusqu’au bout, son départ étant
uniquement lié à des activités professionnelles.
Son histoire a duré 8 ans et, franchement, rien que pour
cela, elle mérite le respect.
Durant une inter-saison, Marine qui avait des problèmes de
poids a réussi à perdre plusieurs kilos pour se donner toutes les chances d’être
compétitive. Elle y gagna du temps de jeu, ses stats firent un bond… et, sur
certains matches, elle parvint même à être dans la lumière. Jamais, malheureusement,
elle n’obtint une pleine confiance qui lui aurait peut-être permis de prétendre
à encore plus.
Durant la saison de NF1, l’arrivée d’Elodie – indispensable pour
renforcer un groupe très restreint - était censée permettre un roulement parmi
les trois intérieures. En fait, le coach choisit de jouer le plus souvent avec
ses trois intérieures. Ajoutez-y une Barbara incontournable, la concurrence
devenait très forte pour la cinquième place ! Marine la paya au prix fort,
ce qui ne l’empêcha pas de tenir sa place de façon plus qu’honnête… quand on
fit appel à elle !
Une chose est en tout cas certaine : Marine est un
exemple pour sa fidélité à un club, pour son assiduité et tout simplement sa
passion du basket. Une passion malheureusement en voie de disparition chez les
nouvelles générations !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire