Politiquement correct... et (surtout) incorrect

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lundi 28 janvier 2013

Une étoile de plus dans le ciel...

J’avais commencé un post sur notre calamiteux week-end sportif concrétisé par un Grand Chelem dont nous nous serions volontiers passé puisque uniquement constitué de défaites.
Et puis un coup de téléphone m’est arrivé qui m’a glacé même si la nouvelle annoncée ne m’a pas surpris : Patrick H. est décédé.
Dans la voiture qui nous amenait, samedi après-midi, à Saint Jean de Muzols, nous avions longuement parlé de Patrick et Agostino qui avait eu des informations récentes nous avait indiqué que le médecin de l’hôpital s’attendait au pire dans les 48 heures.
Patrick nous a effectivement quittés tôt dimanche matin et, comme l’a superbement écrit Adou sur sa page facebook, « Une étoile de plus dans le ciel ... ».
L'image d'un dernier grand bonheur... Adieu, Patrick!
Je ne le connaissais pas jusqu’à ce qu’il fît son apparition au club dans le sillage de sa fille Clara. Il s’était immédiatement investi à nos côtés sans même que l’on eut besoin de lui demander quoi que ce soit. Et c’est fort logiquement qu’il avait rejoint le comité directeur voici un peu plus de deux ans.
Déjà il luttait contre la maladie mais avec une telle détermination que, finalement, « on y croyait ». C’était le combat pour sa vie, mais surtout le combat pour la vie de Clara qu’il entendait accompagner le plus longtemps possible en sachant bien, déjà, que l’heure de partir sonnerait plut tôt qu’à l’ordinaire. Clara, sa vie, son trésor, à qui il avait offert un petit chaton qui lui « pourrissait » les nuits à vouloir absolument jouer alors qu’il eut eu besoin de sommeil. Mais l’idée de se séparer de l’animal ne lui serait même pas venu à l’esprit !
Ce double combat, Patrick l’a perdu et nous le pleurons aujourd’hui.
Nous avons souvent longuement parlé avec Patrick, de sa vie, de son passé, de son présent et d’un avenir incertain.
Une phrase, un jour, m’avait terriblement marqué parce que, dans sa bouche, elle prenait une résonance particulière. Il était question d’un nouveau traitement et il m’avait dit : « si là ça ne marche pas, je suis dans la m… ». Le tour de la question était fait. D’autant plus fait que, finalement, les médecins ont reculé devant ce traitement qui risquait d’être plus dangereux que la maladie elle-même.
A vrai dire, le sort de Patrick était scellé et nous l’avons vu s’éteindre peu à peu avec, pourtant, toujours, dans les yeux, la flamme du combattant qui refuse de rendre les armes… étant entendu que les armes, dans ce cas précis, étaient simplement son âme.
Il était à nos côtés et, souvent, nous lui reprochions de trop en faire eu égard à son physique qui se dégradait. Il souriait… mais n’en continuait pas moins avec une indomptable énergie. 
Son complice, l'autre Patrick (T.), prenait de grosses colères en apprenant qu'il était allé à l'hôpital en moto et en était revenu de même après avoir subi un lourd traitement. Sans aucun doute était-ce sa façon d'exprimer sa volonté de faire comme si...
Lors des réunions du comité directeur je le voyais dans son coin, presque plié en deux en raison de la douleur, silencieux le plus souvent mais le regard vif et intervenant avec vigueur lorsqu’il le fallait.
Je pense que l’une de ses dernières grandes joies a été, voici sept-huit mois, la journée passée au Palais des Sports de Cannes où les Poussines – avec Clara – avaient remporté le titre de championnes de Ligue. Ce jour là, il avait tout oublié de ses tourments, de la douleur, de la maladie, rivé à son camescope pour filmer l’exploit de l’équipe et de Clara.
Après, il y avait eu notre fête de fin de saison où il était apparu l’œil pétillant sous un grand chapeau qui habillait son crane.
A ce moment là, on y « croyait » vraiment. Et plus encore après la trêve estivale, en août à la reprise de l’entraînement de l’équipe première, lorsque nous l’avions retrouvé (relativement) ragaillardi, en tout cas joyeux avec évidemment Clara à côté de lui.
Et puis la situation s’est dégradée, lentement d’abord, en accéléré ensuite.
Depuis deux mois, Patrick ne venait plus aux réunions. C’était malheureusement un signe. Le comble, est qu’il s’en excusait ! Il n’avait même pas pu assister à notre fête de Noël et  au spectacle des dirigeants à l’élaboration duquel il avait participé.
Je l’ai revu pour la dernière fois le samedi 12 janvier. Il était au volant de sa nouvelle voiture, flambant neuve, le menton habillé d'un petit bouc mousquetaire, tentant de sourire. Tous ceux qui étaient venus le saluer ce jour là, l’embrasser, avaient pourtant compris.
En écrivant ces lignes, je pense aussi fortement à Jessie dont il était officiellement divorcé mais qui restait son point d’attache, celle à qui il aura forcément pensé en entrant dans le long tunnel dont on ne ressort jamais sinon là-bas, quelque part dans une immensité sidérale…
Bien entendu, la vie va continuer.Inexorablement.
Ce soir, les dirigeants du club vont se retrouver pour la traditionnelle réunion du lundi.
Patrick ne sera pas là. 
Mais, cette fois, nous saurons qu’il ne sera plus JAMAIS là… Une étoile de plus dans le ciel…

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