Et puis un coup de téléphone m’est arrivé qui m’a glacé même
si la nouvelle annoncée ne m’a pas surpris : Patrick H. est décédé.
Dans la voiture qui nous amenait, samedi après-midi, à Saint
Jean de Muzols, nous avions longuement parlé de Patrick et Agostino qui avait
eu des informations récentes nous avait indiqué que le médecin de l’hôpital s’attendait
au pire dans les 48 heures.
Patrick nous a effectivement quittés tôt dimanche matin et,
comme l’a superbement écrit Adou sur sa page facebook, « Une étoile de plus dans le ciel ... ».
L'image d'un dernier grand bonheur... Adieu, Patrick! |
Je ne le connaissais pas jusqu’à ce
qu’il fît son apparition au club dans le sillage de sa fille Clara. Il s’était
immédiatement investi à nos côtés sans même que l’on eut besoin de lui demander
quoi que ce soit. Et c’est fort logiquement qu’il avait rejoint le comité
directeur voici un peu plus de deux ans.
Déjà il luttait contre la maladie
mais avec une telle détermination que, finalement, « on y croyait ».
C’était le combat pour sa vie, mais surtout le combat pour la vie de Clara qu’il
entendait accompagner le plus longtemps possible en sachant bien, déjà, que l’heure
de partir sonnerait plut tôt qu’à l’ordinaire. Clara, sa vie, son trésor, à qui
il avait offert un petit chaton qui lui « pourrissait » les nuits à vouloir
absolument jouer alors qu’il eut eu besoin de sommeil. Mais l’idée de se
séparer de l’animal ne lui serait même pas venu à l’esprit !
Ce double combat, Patrick l’a perdu
et nous le pleurons aujourd’hui.
Nous avons souvent longuement parlé
avec Patrick, de sa vie, de son passé, de son présent et d’un avenir incertain.
Une phrase, un jour, m’avait
terriblement marqué parce que, dans sa bouche, elle prenait une résonance
particulière. Il était question d’un nouveau traitement et il m’avait dit :
« si là ça ne marche pas, je suis dans la m… ». Le tour de la
question était fait. D’autant plus fait que, finalement, les médecins ont
reculé devant ce traitement qui risquait d’être plus dangereux que la maladie
elle-même.
A vrai dire, le sort de Patrick
était scellé et nous l’avons vu s’éteindre peu à peu
avec, pourtant, toujours, dans les yeux, la flamme du combattant qui refuse de
rendre les armes… étant entendu que les armes, dans ce cas précis, étaient
simplement son âme.
Il était à nos
côtés et, souvent, nous lui reprochions de trop en faire eu égard à son physique
qui se dégradait. Il souriait… mais n’en continuait pas moins avec une
indomptable énergie.
Son complice, l'autre Patrick (T.), prenait de grosses colères en apprenant qu'il était allé à l'hôpital en moto et en était revenu de même après avoir subi un lourd traitement. Sans aucun doute était-ce sa façon d'exprimer sa volonté de faire comme si...
Lors des réunions du comité directeur je le voyais dans son coin, presque plié en deux en raison de la douleur, silencieux le plus souvent mais le regard vif et intervenant avec vigueur lorsqu’il le fallait.
Son complice, l'autre Patrick (T.), prenait de grosses colères en apprenant qu'il était allé à l'hôpital en moto et en était revenu de même après avoir subi un lourd traitement. Sans aucun doute était-ce sa façon d'exprimer sa volonté de faire comme si...
Lors des réunions du comité directeur je le voyais dans son coin, presque plié en deux en raison de la douleur, silencieux le plus souvent mais le regard vif et intervenant avec vigueur lorsqu’il le fallait.
Je pense que l’une de ses dernières
grandes joies a été, voici sept-huit mois, la journée passée au Palais des
Sports de Cannes où les Poussines – avec Clara – avaient remporté le titre de
championnes de Ligue. Ce jour là, il avait tout oublié de ses tourments, de la
douleur, de la maladie,
rivé à son camescope pour filmer l’exploit de l’équipe et de Clara.
Après, il y avait eu notre fête de
fin de saison où il était apparu l’œil pétillant sous un grand chapeau qui
habillait son crane.
A ce moment là, on y « croyait » vraiment.
Et plus encore après la trêve estivale, en août à la reprise de l’entraînement
de l’équipe première, lorsque nous l’avions retrouvé (relativement)
ragaillardi, en tout cas joyeux avec évidemment Clara à côté de lui.
Et puis la situation s’est dégradée,
lentement d’abord, en accéléré ensuite.
Depuis deux mois, Patrick ne venait
plus aux réunions. C’était malheureusement un signe. Le comble, est qu’il s’en
excusait ! Il n’avait même pas pu assister à notre fête de Noël et au
spectacle des dirigeants à l’élaboration duquel il avait participé.
Je l’ai revu pour la dernière fois
le samedi 12 janvier. Il était au volant de sa nouvelle voiture, flambant
neuve, le menton habillé d'un petit bouc mousquetaire, tentant de sourire. Tous ceux qui étaient venus le saluer ce jour
là, l’embrasser, avaient pourtant compris.
En écrivant ces lignes, je pense
aussi fortement à Jessie dont il était officiellement divorcé mais qui restait
son point d’attache, celle à qui il aura forcément pensé en entrant dans le long
tunnel dont on ne ressort jamais sinon là-bas, quelque part dans une immensité
sidérale…
Bien entendu, la vie va continuer.Inexorablement.
Ce soir, les dirigeants du club vont se retrouver pour la traditionnelle réunion du lundi.
Patrick ne sera pas là.
Mais, cette fois, nous saurons qu’il ne sera plus JAMAIS là… Une étoile de plus dans le ciel…
Patrick ne sera pas là.
Mais, cette fois, nous saurons qu’il ne sera plus JAMAIS là… Une étoile de plus dans le ciel…
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