Politiquement correct... et (surtout) incorrect

Politiquement correct... et (surtout) incorrect

mercredi 7 mars 2012

La fragilité du basket féminin


J’ai évoqué dans une précédente rubrique les conditions particulières dans lesquelles l’équipe de Voiron a effectué le déplacement de Roquebrune.
Il se trouve, en effet, que le club est actuellement en cessation de paiement. Et même si l’équipe 2 du club – dont l’équipe 1 évolue en Ligue 2 – n’est pas directement concernée, elle a failli en assumer elle aussi les conséquences puisqu’il fut question d’un forfait ! En fait, ce n’était pas la bonne solution car, règlementairement, Roquebrune qui avait fait le déplacement à l’aller, aurait été en mesure de réclamer le remboursement des frais engagés. Voiron est donc venu à Roquebrune mais a obtenu un « couplage » de deux matches puisque l'équipe devait également jouer à Saint Laurent en match en retard. Cette rencontre a eu lieu le dimanche après-midi et les Iséroises ont réussi un bel exploit en s’imposant au gymnase Carton.
Sur le fond, c’est en fait la fragilité du sport face à l’argent qui est une nouvelle fois mise en évidence.
Chaque saison, au moins un club met la clef sous la porte. Et le mouvement risque de s’amplifier avec la crise économique actuelle. Voiron en fait aujourd'hui les « frais » puisque l’un de ses principaux sponsors s’est déclaré dans l’impossibilité de régler ce qu’il avait promis. Il le fera peut-être ultérieurement mais, pour l’instant, le club se retrouve avec des caisses vides, ce qui lui interdit notamment de payer les salaires de ses joueuses professionnelles.
C’est assurément un énorme coup dur pour un club que je respecte beaucoup car, derrière une équipe première professionnelle, il y a un véritable centre de formation et une pléiade d’équipes de jeunes (garçons et filles) engagées dans les championnats de France, de Ligue ou départementaux.
Cela dit, on peut se demander si le basket féminin n’a pas envoyé le bouchon un peu loin, ces dernières années, en acceptant une inflation des salaires ou indemnités à laquelle les agents ne sont sans doute pas étrangers. Le football fait dix fois, cent fois, mille fois pire mais il bénéficie d’une notoriété et d’une exposition télévisuelle lui permettant tous les excès. Et le football professionnel fait bénéficier les amateurs de quelques retombées… ce qui est loin d’être le cas pour le basket !
Bref, il faut s’attendre à de nouveaux « jours sombres » pour d’autres clubs dans la mesure où les aides des collectivités locales risquent, elles aussi, de se raréfier ce qui, je le précise, n’est heureusement pas le cas à Roquebrune-Cap-Martin où la ville sait soutenir l’équipe phare du sport local. Ce dont on ne la remerciera jamais assez.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Membres