Elle a les yeux revolver... |
Je suis consterné !
Et je devrais même écrire « doublement consterné ».
Pour une grossière erreur, une erreur impardonnable même.
Et par le fait que même une personne très âgée qui, je le
sais, est une fidèle lectrice (en fait il s’agit d’un lecteur mais il se trouve
que même un monsieur, dès lors qu’on lui attribue une appellation générique « personne »,
devient féminin – et ceci ne me réjouit pas ! - , donc, disais-je, même
cette fidèle lectrice (eur) n’a pas jugé utile de m’envoyer un mail assassin
pour me stigmatiser… ce qu’elle (il) fait pourtant couramment, et parfois même
lorsqu’il n’y a pas lieu (ce que je lui pardonne volontiers eu égard à son
grand âge, la boucle étant ainsi bouclée).
Oui, j’ai fauté.
Dans ma précédente rubrique j’ai parlé d’Elena, de Sarah,
des deux Marine, de Veronika, de Pauline et de Marylène. 1, 2, 4, 5, 6, 7… mais
c’est bien sûr (comme disait le commissaire Bourrel), il en manque une. Oui, j’ai
oublié Adriana !
J’avais certes été un peu étonné dans l’après-midi de
retrouver ma voiture les quatre pneus crevés. Puis de constater que les
fenêtres de mon salon étaient maculées des traces de projections diverses,
tomates pourries, œufs, courgettes avariées, etc… Enfin, de percevoir des odeurs particulièrement
nauséabondes venant du couloir d’accès à ma maison sous forme d’une centaine de
petites boules jonchant le sol.
« Ce n’est pas normal » m’étais-je dit. « Il
se passe quelque chose » avais-je surenchéri. Mais quoi ?
Un voisin m’a, pour ainsi dire, mis la puce à l’oreille en m’indiquant
avoir aperçu une jeune femme rôder aux abords de la maison. D’une brève
description, il résultait qu’elle était « assez grande, très grande même »,
que ses yeux « lançaient des éclairs » et qu’elle avait « le
visage avenant d’un dragon atrabilaire victime d’une crise de foie ». Tout
ceci, ma foi, m’a fait immédiatement penser à Adriana, allez savoir pourquoi !
« Tiens, aurais-je écrit quelque chose de méchant sur
elle ? » me suis-je aussitôt demandé, genre « Adriana n’a pris
que 10 rebonds offensifs », nombre très insuffisant il va sans dire ou
plutôt comme dirait notre duo de coaches.
Eh bien non. C’était pire : pas un mot sur elle. « Houlalalalalalala »
me suis-je aussitôt lamenté au grand dam de mon épouse inquiète de voir mon
brusque état de délabrement moral.
« J’ai oublié Adou » lui ai-je répondu.
« Et c’est grave ? » m’a-t-elle demandé
« Non, ce n’est pas grave, c’est pire ! »
« Et tu vas faire comment ? »
« Je sais pas » ai-je avoué. J’irais bien me
rouler à ses pieds en demandant pardon mais en tant que président, je peux pas.
Et puis c’est trop dangereux. Si elle me piétine, je suis estropié. Non,
vraiment, je sais pas ».
Je n’ai pas dormi de la nuit, tournant et retournant le
problème dans ma tête. Et finalement j’ai trouvé une solution pas glorieuse du
tout mais c’était la seule : j’ai envoyé une personne très âgée lui
parler. « Sur elle, enfin, lui, elle n’osera pas taper » ai-je
expliqué à l’intéressé(e). Qui s’est exécuté. Là, maintenant, j’attends les
résultats de cette « ambassade ». Pourvu que mon René me revienne
intact !
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