J’ai été durant mes jeunes années (c’est loin !) un fou
de foot. Il m’est même arrivé d’aller acheter France Football en « fuguant »
(durant quelques minutes) de mon collège. Un marchand de journaux se trouvait
en effet de l’autre côté du boulevard.
En 1958, ma mère avait consenti à l’achat d’une télévision
pour fêter mon BEPC. J’avais ainsi pu suivre la Coupe du Monde disputée en
Suède où la France avait réalisé ce qui resta longtemps son plus grand exploit,
une troisième place. Avec à la clef quelques matches d’anthologie placés sous
le signe de l’offensive avec notamment les 13 buts de Just Fontaine. Soixante
ans plus tard et malgré l’augmentation du nombre d’équipes qualifiées et donc
de matches, ce record tient toujours et l’on peut se demander s’il sera battu
un jour !
Un peu plus tard, j’ai fait mes premiers pas de journaliste
débutant autour des terrains de foot de la région où j’allais faire les
reportages de matches des divisions départementales. J’avais été gâté pour ma
grande première : une bagarre générale mêlant joyeusement joueurs,
dirigeants et une partie du public ! A cette époque, en effet, une simple
main courante séparait les acteurs des spectateurs. Il était donc facile à ces
derniers de venir mettre leur grain de sel (et leurs poings) dans une anicroche
survenue entre joueurs.
Au fil du temps cette passion s’est estompée, peut-être
parce que j’en ai eu marre de regarder à la télévision des matches cadenassés
sans grand intérêt.
J’ai pris quand même beaucoup de plaisir à suivre, durant
quelques années, l’équipe première roquebrunoise emmenée par son emblématique
capitaine Olivier Taboué à qui il n’aura sans doute pas manqué grand-chose pour
réussir une grande carrière semblable à celle d’un certain Olivier Echouafni
qui quitta Roquebrune pour Marseille où il allait devenir l’une des valeurs
sûres du championnat français. Olivier O. est aujourd’hui entraîneur de l’équipe
de France féminine… ce qui m’a plus ou moins contraint, moi qui ne regarde
pratiquement plus de matches, à suivre ceux de son groupe au récent championnat
d’Europe. J’ai été surpris par la qualité technique de beaucoup de joueuses,
par la puissance de certaines mais aussi par une étonnante naïveté dans le jeu.
Il y a en fait le même fossé entre garçons et filles que
celui existant en basket, un fossé d’abord physique. Je peux l’écrire d’autant
plus librement que, président d’un club féminin, j’ai vu durant plus d’une
décennie des centaines de matches de toutes catégories (des poussines aux
seniors) qui, souvent, m’ont passionné. C’est un simple constat, pas une
critique.
Mais revenons au football.
Pourquoi ai-je un jour ressenti
une certaine overdose ? Peut-être à cause d’une surexposition médiatique
excessive. L’approche des grands événements impliquant des clubs français est
devenue insupportable. La multiplication des media – bonne chose en soi car on
n’est jamais trop informé ! – a engendré une surenchère permanente qui, à
la rigueur, pourrait être acceptable si, malheureusement, elle ne se teintait
pas d’un chauvinisme exacerbé aux antipodes de la simple déontologie
journalistique.
Et puis, on finit par se demander
si le football d’aujourd’hui est encore un sport tant les enjeux économiques
priment sur tout le reste.
J’en reparlerai.
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